Articles, Coeur à coeur, Ma vie d'entrepreneure

Exister au-delà des objectifs

Quand on a grandi en ayant intégré des exigences élevées pour soi, on a inévitablement cumulé au fil du temps plusieurs succès scolaires, sportifs, artistiques, entrepreneuriaux ou autres. On nous appelle affectueusement des gens performants et on dit de nous que nous sommes inspirants.

Ça n’a rien de vilain à première vue. Jusqu’à ce que notre succès ou notre performance devienne une étiquette identifiante. Alors là, ça devient carrément une prison!

Quand les autres nous ont connu comme tel, on a tendance à confondre nos résultats et ce que nous sommes. Et dans ces moments où on aurait choisi des défis un peu plus difficiles (ce qui arrive toujours chez les gens pris dans ce schéma!) on ne saura pas nécessairement faire preuve de patience et d’indulgence envers soi-même. On attend rien de moins que la réussite!

Pour certains, se laisser voir vulnérable ou en échec par les autres peut être très difficile. C’est peut-être même impensable!

Pour d’autres qui ont accueilli le regard de l’autre, c’est plutôt le regard personnel sur soi-même qui est des plus critiques. C’est celui qui empêche de vivre tant que le résultat n’est pas atteint. Simplement parce que c’est ça la vie. La valeur personnelle est tellement liée à l’atteinte des objectifs qu’il vaudrait presque mieux mourir que de se désister.

Si tu te reconnais dans ces quelques lignes, je te comprends! Moi aussi j’ai grandi et vieilli avec les exigences élevées comme fiche de route. Et je dois avouer que malgré tout le travail que j’ai fait sur moi au fil des deux dernières décennies, dans certains moments critiques, ça revient!

Il faut comprendre que les réflexes de protection ont été intégrés dans l’enfance et que ça prend plus qu’une décision rationnelle pour enrayer ces modes de fonctionnement liés à notre survie. Il faut non-seulement en prendre conscience mentalement, mais aussi faire les libérations émotionnelles nécessaires afin de permettre de nouveaux réflexes. Une reprogrammation des croyances peut-être envisagée, et assurément, beaucoup d’essais et d’erreurs devront être faits dans nos divers milieux de vie.

… Nous ne sommes pas des robots! Donnons-nous le temps.

Avec toute cette polarisation de ce qui est « bien » ou « mal », de ce qui est « évolué » ou non, de ce qui est de « l’ego » ou de la « sagesse », on a tendance à diaboliser des parties de nous qui pourtant ont leur place. Alors j’ai aussi envie de te dire de ne pas te taper sur la tête… ou du moins, d’essayer!

Les schémas de protection nous ont bien servi par le passé et ils sont toujours utiles. C’est simplement leur surutilisation qui est néfaste pour notre joie à long terme. Ce n’est pas être immature, égotique ou peu évolué d’être perfectionniste, anxieux de performance ou mal à l’aise avec l’échec. C’est souvent une peur, consciente ou non, de perdre l’amour, ou encore, un manque d’avoir été reconnu pour ce qu’on est et non pas ce qu’on fait.

Et tout ça, ça s’apprend et ça se guérit! Petit à petit. Ça s’améliore avec la conscience, la patience et l’apprentissage à s’aimer soi-même. Le but? Se permettre d’exister en dehors des objectifs. Se permettre de vivre et de rire sans but précis. D’être tout ce que l’on est, sans jugement.

En espérant que ce message te permette de te voir sous un oeil plus bienveillant et moins exigeant! Évidemment, tu peux choisir d’être assisté dans cette démarche par quelqu’un en qui tu as confiance, un thérapeute accueillant, ou un coach aimant.

XO Meyranie