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À toi qui « N’EST PAS sa maman »!

Si vous ne me suivez pas sur d’autres médias que celui-ci, vous avez dû me trouver plutôt tranquille et peu loquace… J’ai continué d’écrire, mais par des textes plus courts, et principalement sur Facebook. Ne m’en veuillez pas. J’étais en période de recherche, de questionnements et de transformations.

À l’approche de la Fête des mères, je ne peux m’empêcher d’avoir un élan de partage plus profond. Parce que le sujet de la mère… WOW! C’est profond!

Je n’irai toutefois pas dans les détails de ce que ma relation à ma mère a été. En tout cas pas aujourd’hui. J’ai plutôt l’élan de vous partager ma recherche identitaire des dernières années. Parce que j’ai vécu de grands changements. Je suis devenue mère, mais avec un préfixe! Belle-mère.

Tout comme il y a beaucoup de mythes autour la maternité (que mes amies mamans me partagent ouvertement et authentiquement), le rôle de belle-mère a été trop longtemps mal aimé et donc peu documenté ou partagé. Dans les histoires pour enfants, la belle-mère est de trop, elle est méchante et martyrise les enfants ou les jalouse. En vrai, la belle-mère n’a pas les droits du parents, mais détient des responsabilités similaires… Ça peut être mêlant! Pour ma part, c’est ma seconde expérience de belle-maman. Dans les deux cas, j’ai eu des conjoints assez accueillants et des enfants vraiment adorables. Mais…

Dans les deux cas, j’ai eu le réflexe d’adapter qui je suis à leur routine à eux… Question de ne pas déstabiliser « le plus grand nombre ». J’ai eu tendance à m’effacer, dans des moments où j’aurais eu besoin de m’affirmer, parce que, j’étais « l’intruse ». Je suis l’ajout. Je ne fais pas partie des fondations sur lesquels les paramètres de la famille ont été établis au départ. Et mes besoins deviennent alors des négociations car ils demandent des transformations. J’ai eu tendance à compenser en en faisant trop, car l’amour entre nous est encore conditionnel. Cette fois-ci, j’ai commencé en en faisant vraiment trop, car la perte de la première famille m’a déchiré le coeur.

Dans les 3 dernières années, j’ai été déchirée entre la peur de perdre, le désir de construire, l’élan de connecter et la culpabilité d’aimer, ou non, autant cette famille que ma famille de sang . J’ai aussi rencontré le malaise d’oser espérer moi-même un enfant. J’ai violemment passé de ma vie de célibataire à celle de parent. Je dis violemment et j’espère ne choquer personne… mais vous comprendrez qu’il y a une nette différence entre vivre pour soi, son travail et ses amis, et vivre pour la famille tout en essayant tant bien que mal de garder les autres sphères aussi présentes.

Du jour au lendemain, je deviens une « genre de maman » qui devrait être présente les soirs, penser à des activités familiales, cuisiner des repas « child approved » et faire passer les besoins d’autres personnes avant les siens? C’est quoi être une maman? Pour vrai, je ne sais pas! Je n’ai pas passé 2 ans à lire sur le sujet en rêvant de montrer mon test de grossesse positif à mon « chum ». Pas même 9 mois de gestation à attendre avec excitation de voir les yeux de ces enfants. Je n’ai pas eu de transition « phase poupon » (que je sur-idéalise sûrement). Ni même cette phase surréaliste où mon conjoint et moi aurions pensé « Wow! je choisis de créer un lien à vie avec toi avec la conception d’un enfant! »

Autant que je me sente un peu mal à l’aise de le nommer, qu’on se le dise, ce fût vraiment déstabilisant au niveau identitaire pour moi. J’ai toujours voulu une famille, mais j’aurais pensé l’avoir plus tôt. J’aurais aimé être plus outillée. J’aurais souhaité être plus préparée, plus engagée, plus excitée, plus considérée. Et en même temps, je sais que je n’ai pas vécu tout ça pour rien.

On dit que l’on attire les expériences dont nous avons besoin pour nous développer comme humain. Au bout des ces 3 années, je réalise que, je NE SUIS PAS une maman. Je suis une BELLE-maman. Et avant tout: Je suis simplement MOI. Ce que j’apporte n’a pas besoin d’être ce qu’une mère apporte. Car ils ont leur mère déjà. Je suis toutefois un adulte important dans la vie de ces enfants, et je le deviens de plus en plus en étant moi-même, en m’affirmant et en me respectant. Je leur enseigne que l’on peut aimer sans oublier qui l’on est. Que l’on peut donner sans se sacrifier. Que l’on peut avoir des besoins différents et trouver des zones où chacun peut vivre ses différences dans la joie. J’enseigne que l’on peut reconstruire quelque chose de beau avec quelque chose de brisé. Que l’on peut même rêver et créer au-delà des limites fixées par notre société. J’enseigne l’authenticité.

recomposé

À toi qui n’a jamais pris ce rôle, merci d’avoir lu et de regarder la maternité avec ce nouveau regard. À toi qui est dans ce rôle, merci d’aimer les enfants, d’en prendre soin à ta façon et aussi d’être un modèle d’amour différent.

À toi qui « n’est pas sa maman », je te vois & je t’aime.

À ma nouvelle famille, merci d’accepter cette nouveauté dans votre vie, et d’être à l’écoute de mon essence. Nous construirons quelque chose que vous n’aviez pas envisagé, et moi non-plus! Nous innoverons ensemble, et c’est beau!

Joyeuse fête des mères à tous les modèles maternels dans nos vies, quels qu’ils soient!